INTERPRÉTATION D’OEUVRES D’ART

Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste | Interprétation d’Oeuvres d’Art


  • Salomé avec la tête de Saint Jean-Baptiste
  • De Bernardino Luini, réalisé entre 1500 et 1530
  • Peinture exposée au musée du Louvre dans la Galerie Denon – Section Peinture Italienne

Sur le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, nous voyons une femme sur la gauche du tableau. Salomé morte vers 72 apr. JC. C’est une princesse juive du début de notre ère. Elle est la fille d’Hérodiade, femme d’Hérode Antipas en second mariage, tétrarque (Gouverneur) de Galilée et de Pérée, né en 21 av. J.-C. env. et mort en 39 apr. J.-C. Elle porte sur le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste un lacet de cuir marron foncé (collier) autour du cou dont le pendentif rentre entre sa robe et sa chemise. Sa robe est de couleur vert bouteille. Ses cheveux sont longs, bouclés au niveau du visage mais ensuite lissés et tirés en arrière. Ils sont tenus en arrière par un modeste serre tête placé sur le haut de sa tête. Son bras droit, dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, entame un mouvement vers la droite au bout duquel est posé sur sa main droite un plat en argent.

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Au dessus du plat en métal, dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, la tête décapitée de Saint Jean de Baptiste y est suspendue. Saint Jean Baptiste est un Saint né en 8 avant Jésus Christ, mort au alentour de 30 apr. JC. Il est celui qui annonça la venue du Christ et qui le Baptisa. Au dessus de la tête de Saint Jean Batiste une main d’un inconnu empoigne ses cheveux situés au dessus de son crâne. L’avant bras dans le champs du cadre, du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, est recouvert d’une chemise blanche dont la manche est retroussée laissant voir l’articulation entre le début de l’avant bras et la main. Seule la description qui vient d’être faite est mise en lumière. Tout le reste du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, se trouve dans l’obscurité. Le fond du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, est de couleur noire et aucun objet n’y apparaît.

Salomé est connue pour avoir séduit à l’aide d’une danse, son beau père Hérode Antipas, lors d’un banquet dressé pour son anniversaire. Etant tombé sous le charme, Hérode Antipas lui propose de lui donner ce qu’elle voudra. Ce qu’elle fait sous l’influence de sa mère Hérodiade qui lui demande que l’on lui apporte la tête de Saint Jean Baptiste, afin de pouvoir se venger d’avoir été critiquée par Saint Jean Baptiste pour son mariage avec Hérode Antipas. Pris par son serment ce dernier est obligé d’y donner suite et il exécute à contre cœur le souhait de Salomé en lui apportant la tête de Saint Jean Baptiste.

Saint Jean Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus Christ et qui le baptisa. Il a été en quelque sorte celui qu’il l’a aidé à développer la voie que Jésus a choisie. Saint Jean Batiste porte ses critiques sur Hérode Antipas car en se mariant avec Salomé il viole la Loi Mosaïque par un degré de parenté trop proche entre Hérodiade et Hérode Antipas. En effet Hérodiade est à la fois sa belle fille et sa nièce. Avec l’influence d’Hérodiade à travers Salomé, Hérode condamnera Saint Jean-Baptiste, mais c’est aussi sous sa gouvernance que Jésus Christ, le protégé de Saint Jean-Baptiste, sera condamné.

Le blanc dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, pourrait représenter symboliquement la foi. C’est celui que l’on voit au premier plan du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, se dégageant du visage de Salomé jusqu’à mi poitrine recouvert d’une chemise. Le vert de la robe pourrait exprimer le symbole de l’espérance. Et au fond, nous avons la couleur noire. Elle pourrait symboliser dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, la pénitence. Le Regret intérieur et effectif de ses fautes, accompagné de celui de la ferme volonté de les réparer et de ne plus y retomber.

Le collier dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, pourrait ici symboliser la réduction du multiple à l’un, une tendance à mettre en place et en ordre une diversité plus ou moins chaotique. Mais aussi le collier peut signifier une dignité. Donc un sentiment intrinsèque d’une personne et qui commande le respect d’autrui. De plus le Collier symbolise un Lien entre celui ou celle qui le porte et celui ou celle qui l’a offert ou imposé.

Le sang représente toutes les valeurs solidaires au feu. Selon le Yi-King, le livre des mutations qui est un corpus de divinations de la Chine antique, le feu correspond à la couleur rouge, au cœur. Sur cette dernière relation constante dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, le feu représente soit les passions, notamment l’amour ou la colère. Soit il symbolise l’esprit. Le feu de l’esprit qui est aussi le souffle. La vie.

La main représente les idées d’activité dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, en même temps que de puissance et de domination. La main est un emblème royal, instrument de la maitrise et signe de domination. Le même mot en hébreu lad signifie à la fois main et puissance. La main de justice – la justice étant, on le sait, qualité royale, fut le signe au Moyen âge de l’insigne de la monarchie française. La symbolique de la main peut être séparé entre la main droite de celle de la gauche. La main droite du point de vue de Dieu est celle de la miséricorde, donc de la compassion pour la misère d’autrui, de la bonté par laquelle Dieu fait grâce aux hommes. Elle est aussi liée à la Shekinah, selon la Kabbale un enseignement sur le fonctionnement de la vie. La main gauche serait plus de l’ordre de la rigueur, du pouvoir royal.

L’argent du plateau appartient à une chaine symbolique Lune-Eau-Principe Féminin. L’argent est un principe passif, féminin, lunaire, aqueux, froid. Sa couleur est le blanc. Il est aussi lumineux. Blanc et lumineux, il est aussi symbole de pureté, de toute espèce de pureté. L’argent est l’éclat d’un diamant et il ressemble à la netteté de la conscience, à la pureté d’intention, à la franchise, à la droiture d’action. L’argent appelle à la fidélité.

L’interprétation littérale du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, est sans surprise. Elle exprime le contexte historique. C’est à dire à la suite de la demande de Salomé à Hérode Antipas, la tête de Saint Jean Baptiste est apportée décapitée au dessus d’un plateau d’argent. Son visage dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, est tourné vers la gauche en direction du hors champs du tableau, dans le sens contraire où se trouve la tête de Saint Jean Baptiste dans le tableau. Salomé regarde dans cette direction, c’est à dire vers la gauche où se trouve probablement sa mère Hérodiade. Dans une autre version du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, très similaire à celui ci, on voit en effet Hérodiade, la mère de Salomé, sur le côté gauche du tableau, Salomé de Bernardino Luini – 1527. Dans la représentation présente du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, le visage de Salomé est tourné vers la gauche alors que son bras droit part en sens inverse et cela a pour effet d’appliquer une torsion de son corps avec un de effet de mouvement dans deux directions opposées.

On sent et on voit clairement ce double sens opposé dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste. Avec la chemise au contact de l’air avec ce mouvement du bras qui part vers la droite. Et la tête en sens inverse du bras droit se diriger de l’autre côté. C’est un point important dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, pour sa compréhension et sa lecture à un niveau supérieur.

A la trace des gouttes de sang sur le plat dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, on constate que la tête rentre sur le champ à priori dans le tableau pour y être suspendu au dessus du plat. Ce qui veut dire que la tête vient d’être apportée. Il est à noter que ce n’est pas également une surprise pour Salomé de voir arriver la tête décapitée de Saint- Jean Batiste au dessus du plat, au regard de son expression.

Enfin on voit dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, le visage pâle de Saint Jean-Baptiste, les yeux presque totalement fermés, la bouche mi ouverte, les lèvres bleutées et quelques gouttes de sang tombent dans le plat d’argent. On peut donc faire un lien sans équivoque entre le contexte historique et ce que nous décrivons dans cette interprétation littérale du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste. Du reste, La main qui tient par les cheveux la tête de Saint Jean Baptiste est celle d’un homme robuste. On voit des traces de sang sur les cheveux en haut du crâne de Saint Jean Baptiste, et à quelques endroits de sa barbe et sur le côté gauche de sa moustache. On devine des traces de sang entre les doigts de la main qui serre fermement les cheveux entre ses doigts. Et là encore cette mise en scène dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste vient correctement correspondre au contexte historique de la vengeance d’Hérodiade sur Saint Jean-Baptiste.

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C’est donc à partir des choix plastiques et la gestuelles qui se jouent dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, que nous pourrons apporter une interprétation supérieure à celle de l’interprétation littérale qui exprime le contexte historique et d’essayer de voir qu’est-ce que le Peintre a souhaité nous communiquer dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste.

Le tableau se divise en quatre parties. Celle avec la tête de Salomé jusqu’au niveau de sa poitrine. Ensuite toute la partie basse de son corps, commençant au niveau de sa poitrine jusqu’au bas du tableau, comprenant bien évidemment son bras droit et le plat d’argent. Ensuite nous avons la tête de Saint Jean Baptiste et la main gauche qui suspend sa tête. Et enfin pour terminer, dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste,nous avons la quatrième partie du tableau qui apporte la touche finale que Bernardino Luini souhaite nous communiquer, avec la symbolique du fond et les différentes nuances chromatiques du tableau qu’il utilise dans cette représentation.

Le sens caché du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, tourne autour d’une dualité de deux valeurs opposées. Nous dirons une bonne et une mauvaise simplement dans un premier temps. Les signes qui nous amènent sur cette piste partent tout d’abord de la torsion du corps de Salomé. Et enfin entre la représentation d’une main droite et de celle d’une main gauche toutes les deux avec des valeurs symboliques opposées.

La compréhension du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, commence donc par cet antagonisme sémantique traduit par la torsion du corps de Salomé. Nous voyons clairement que la partie haute du corps est tournée à l’opposé de la partie basse du corps. Dans la première partie du tableau Salomé regard vers le hors champs du tableau. Il y a de forte chance qu’elle regarde sa mère, qui lui a commandé la tête de Saint Jean Baptiste pour se venger de ce dernier d’avoir porté des critiques sur son mariage avec Hérode Antipas. Le collier peut donner du sens à cette interprétation, car nous savons de plus qu’un collier représente aussi l’idée d’un lien entre deux personnes. Dans ce cas la fille et la mère jouent ensemble sur l’idée de vengeance contre Saint Jean Baptiste. En ces termes, nous avons donc ici dans la première partie du tableau le côté sombre d’une Humanité qui joue pour le mal en s’appuyant sur un sentiment de vengeance.

Lorsque nous passons à la deuxième partie du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, nous basculons dans une signification totalement opposée à la première, ce qui nous permet d’avancer dans la compréhension du sens caché du tableau. Deux signes très forts en terme de symbole viennent expliquer la signification de la partie basse de Salomé. La main droite et le plat d’argent. La main droite du point de vue Divin porte les valeurs de la miséricorde.

De la compassion pour autrui. Salomé a été commandité par sa mère pour recevoir la tête de Sant Jean Baptiste. Elle est complice dans la première partie du tableau. Mais elle n’est pas à l’origine de cette vengeance. Dans la deuxième partie du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, on peut donc expliquer que ses sentiments sont différents comme nous le montre la torsion du corps. La partie haute répond à Hérodiade, sa mère, sur la vengeance à porter sur Saint Jean-Baptiste, mais la partie basse de son corps répond à un autre sentiment. Celui de la compassion. Celui d’un sentiment beaucoup plus élevé, un sentiment supérieur de l’ordre divin et opposé à une malveillance humaine de la première partie. Cette signification viendrait parfaitement suivre le sens de la Shekinah, un ouvrage sur une leçon de vie qui interprète la vie de Jésus et qui trouve une forme symbolique de ce que veut exprimer ici dans cette partie du tableau cette main droite. Comment atteindre l’esprit de Dieu. Et là nous trouvons donc l’opposition sémantique avec la partie haute du corps de Salomé. L’interprétation de la miséricorde semble donc bien s’exprimer dans cette partie du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, avec la représentation de cette main droite.

Enfin pour finir la deuxième partie du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, le plat en argent vient renforcer cette interprétation. En effet l’argent est un signe de pureté, de pureté comme celle d’une conscience sans malveillance. Et dans la prolongation du mouvement du bras droit avec sa forte symbolique de bienveillance pour autrui, c’est le plat d’argent que nous trouvons. Nous savons aussi que l’argent appelle à la fidélité. La deuxième partie du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, parle donc bien de la bonne partie de l’humanité avec des valeurs supérieures, de l’ordre du divin, qui viennent nourrir ici la dualité entre deux sentiments très forts dans ce tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste,.

Avec la troisième partie du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, c’est à dire la tête de Saint Jean Baptiste et la main gauche située au dessus de sa tête, nous arrivons pour ainsi dire au sens caché que Bernardino Luini a souhaité nous transmettre. A l’opposé de la signification rassurante de la main droite que nous venons de détailler en partie basse du tableau, la main gauche porte celle du pouvoir. Celle de la possibilité d’agir selon une volonté, qui dans ce tableau, est celle de servir d’une part les désirs d’une jeune femme séduisante, et implicitement celle de répondre à la volonté de vengeance sur un homme Saint par orgueil. La troisième partie du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, vient donc servir de nouveau le sentiment de vengeance que nous avons pu évoquer lors de la description de la première partie du tableau.

Mais elle ne s’arrête pas bien évidemment là. En effet entre donc deux fortes symboliques opposées, celle de la miséricorde et de l’autre côté celle de la puissance du pouvoir représenté par la main gauche situé au dessus de la tête de Saint Jean Baptiste, le peintre semble clairement par des tentations purement terrestres, nous pousser à voir les conséquences de la faute. Nous savons par l’interprétation littérale est celui du contexte historique, que la tête de Saint Jean Baptiste a été apportée à la suite d’un sentiment de désir d’Hérode Antipas sur Salomé et que c’est à la suite de la danse qu’Hérode Antipas a souhaité exhausser les vœux de Salomé. Et qu’ensuite grâce à la possession du pouvoir, Hérode Antipas a pu décapiter Saint Jean Baptiste. Sans ce pouvoir, ni ce désir, ni celui de l’orgueil et le sentiment de vengeance d’Hérodiade, Saint Jean Baptiste aurait peut-être eu un autre sort.

Aussi avec la tête décapitée de Saint Jean Baptiste ici dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, nous pouvons penser que tous ces sentiments purement Humain sont ici la représentation du péché. Acte libre par lequel l’homme, en faisant le mal, refuse d’accomplir la volonté de Dieu, se séparant ainsi de Lui. C’est littéralement ce que nous voyons ici dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, avec la tête d’un Saint ici décapité. Et curieusement Bernardino Luini, ne manque pas ici de nous présenter la tête de Saint Jean Baptiste, de façon très subtile en faisant comme un retour en arrière dans le jardin d’Eden et nous n’en doutons pas avec beaucoup de respect, nous présenter sa tête comme celle d’un fruit attaché à une branche d’arbre.

Le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, arrive donc avec cette troisième partie à nous présenter la dualité dans laquelle se trouve constamment l’humanité, et la conséquence de ses désirs ou autres sentiments malveillants qu’ils peuvent soulever.

Enfin dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, avec sa quatrième partie qui concerne les nuances chromatiques utilisées, et la signification de ce fond, plutôt vue comme celui d’une perspective, d’un devenir au péché, Bernardino Luini semble confirmer la première interprétation générale du péché de son tableau et lui donner une suite. En effet lorsque nous prenons les différentes nuances chromatiques du tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, nous voyons qu’il y a ici une cohérence entre le sens caché du péché et celui des nuances chromatiques mais aussi d’un possible devenir pour l’humanité. En effet le blanc pourrait représenter la foi. Or nous savons que Salomé est partagée dans ses sentiments. Et la première couleur qui nous sensibilise au regard de cette représentation est celle du blanc. Le bras qui porte la miséricorde est aussi en blanc.

Et même si nous savons que la partie haute de Salomé véhicule la vengeance, rien dans son expression ne peut contrarier sa bonne foi. Elle n’a pas les sourcilles froncés, ni un regard méchant mais bien une bienveillance dans la représentation de ce visage par la couleur blanche. Ensuite nous avons le vert de sa robe qui pourrait signifier l’espérance. En effet au regard de la symbolique de la miséricorde et de la fidélité représenté par le bras droit et le plateau d’argent, l’espérance s’associe très bien à ces deux valeurs. L’espérance d’une humanité qui choisi de servir miséricorde et fidélité au lieu de servir le péché. Enfin nous avons un fond noir sans aucun objet en arrière plan du tableau. Ce qui nous invite à donner et ou à nous projeter au delà de ce que nous voyons au premier plan du tableau avec un sens symbolique dernier de la couleur noire, qui se trouve être celle de la pénitence. Et lorsque nous prenons en compte la symbolique des deux dernières couleurs, c’est à dire la foi et l’espérance, associé au sens caché du péché, il semble paraître évident que Bernardino Luini veuille mener tout droit l’humanité à la possibilité de racheter ses péchés dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste.

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Un mot sur Bernardino Luini

La peinture de Bernardino Luini est d’ambiance un peu froide de part la gamme chromatique qu’il utilise. Il développe une monotonie dans son style. Ses influences sont diverses. Bramantino, avec un sens élargi de la construction spatiale. Léonardo Da Vinci, avec le sfumato, un type de visage et d’expression ambiguë et une certaine manière de modeler les formes dans la lumière.
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Le peintre a fait plusieurs versions de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste. Le point commun de ces multiples versions est la torsion du corps à partir de laquelle un antagonisme Bi-sémique du tableau se développe. Dans une grande partie de ses œuvres on retrouve cette dualité. Par exemple avec Nursing Madonna, puis Marie et Martha pour ne citer que deux de ses œuvres qui développent cette dualité.

Avec Martha et Marie, on voit clairement que Bernardino Luini cherche à nous montrer un point de vue différent de la pensée entre deux femmes. L’une est passionnée par des pensées qui sont purement terrestres en portant des artifices de la coquetterie, simplement dans sa tenue vestimentaire. Alors que la seconde femme simplement habillée, pointe du doigt en direction du ciel et fait donc appel vraisemblablement à des pensées plus divines. Dans cette représentation, on comprend déjà une esquisse du peintre à vouloir nous faire réfléchir sur une dualité de point de vue.

Avec Nursing Madonna on a là une représentation conflictuelle. Marie donnant le sein à son enfant. Le nourrissant par la chaire et non par l’esprit. Ce n’est pas une représentation classique de Marie avec son enfant. Il y a là une volonté de vouloir choquer le spectateur par la façon de nourrir l’enfant prodige. Dans les représentations sacrées, la nourriture terrestre ne représente pas l’esprit divin. Lorsque Bernardino Luini fait cette représentation de la Vierge avec son enfant, il nous met inévitablement fasse à un questionnement sur l’intégrité de l’esprit divin. On retrouve donc dans Martha et Marie puis dans Nursing Madonna une dualité que Bernardino Luini exprime fréquemment dans ses œuvres et qu’il exprimera dans le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste.
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Quelques références sur le thème de Salomé

Chez d’autres artistes, le thème de Salomé est repris, notamment avec Oscar Wilde dans sa pièce de théâtre Salomé de 1893 qui développe lui aussi une dualité dans chacun de ses personnages. La pièce reprend le côté historique de la même façon que le fait le tableau de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, de Berdarnido Luini.
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En soulevant comme point commun au trois personnages un désir inassouvi chez Salomé, Hérode Antipas et Saint Jean Baptiste. Oscar Wilde met en conflit chez Hérode Antipas le désir de rédemption avec celui du désir de posséder la plus belle des créatures terrestre : Salomé. Chez Salomé l’auteur met en conflit son désir irrépressible pour Saint Jean Batiste avec l’impossible alliance de la pureté qu’il incarne.

Et enfin « Iokanaan, inadapté au monde naturel, simple réceptacle de la parole divine, ne possédant aucune volonté propre, et se tenant là à dispenser la parole sainte » ne peut assouvir lui aussi un désir qui lui est propre.

Plusieurs autres Artistes peintres reprennent cet épisode du nouveau testament (Matthieu 14, 3-12 et Marc 6, 17-29). Dont Masolino da Panicale, Gustave Moreau, Alonso Berruguete, Lucas Cranach (1472-1553), Francesco Maffei (1605-1660), Hans Memling, Guido Reni, Rubens, Le Caravage.


Interprétation de Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste de Bernardino Luini
réalisée par : Jean-philippe Pimentel



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